Le manque de ressources pousse de plus en plus de Français à renoncer aux consultations médicales. Ce problème d’accès aux soins se fait particulièrement ressentir chez les personnes les plus démunies. Mais il en existe un autre qui est moins visible, mais tout aussi préoccupant : le manque d’accès aux produits d’hygiène corporelle. Une étude menée par l’Ifop pour l’association Dons Solidaires met en lumière l’ampleur de cette situation. L’Ifop a effectué un double sondage national, comprenant d’un côté un échantillon représentatif de la population française (1053 personnes), et de l’autre, un échantillon de 701 personnes en situation de précarité bénéficiant de l’aide d’associations, ces dernières étant interrogées via un réseau d’associations partenaires de Dons Solidaires. Les résultats sont alarmants : un tiers des Français les plus précaires ont déjà dû renoncer à se procurer des produits d’hygiène de base. « Alors que seulement 7% de l’ensemble des Français ont déjà renoncé à acheter du shampoing par manque d’argent, ce chiffre grimpe à 39% chez les bénéficiaires d’associations », souligne l’Ifop.
Les gels douche, les couches pour bébé et la lessive sont parmi les produits d’hygiène les plus recherchés par les bénéficiaires d’aides, d’après Dons Solidaires. 37% d’entre elles ne se lavent pas les Cheveux aussi souvent qu’elles le souhaiteraient. 50% des personnes aidées par les associations surveillent la consommation de gel douche et de shampoing de leurs enfants. 35% des bénéficiaires d’aides associatives n’utilisent pas ou limitent l’usage de papier-toilette.
Les femmes et les enfants sont les plus touchés. La précarité menstruelle est un exemple frappant : 39% des femmes les plus précaires ne disposent pas de suffisamment de protections hygiéniques. Plus d’une femme sur trois ne change pas suffisamment de protection ou est contrainte d’utiliser des protections de fortune.
La précarité face à l’hygiène, un facteur d’exclusion sociale
Ces difficultés d’accès à l’hygiène corporelle engendrent un malaise quant à l’apparence physique chez les personnes concernées. Beaucoup s’isolent de la vie sociale. « Plus de 10 millions de personnes, notamment dans les milieux les plus modestes, renoncent souvent ou de temps en temps à sortir en raison de leur apparence personnelle », précise le sondage.
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